MÉDIAS - “Je dois dire que je trouve étonnant que quiconque ait pensé que cet exercice était une idée judicieuse”. Au moment de juger ce vendredi 1er octobre l’affaire opposant Jeremy Stansfield à la chaîne BBC, la juge s’est posé exactement la question que tout le monde se pose: “Pourquoi?”
Pourquoi cet ancien présentateur de la BBC a-t-il eu l’idée de remplacer un mannequin pour réaliser un crash test avec un lampadaire, lui causant de graves blessures? Et pourquoi son employeur l’a-t-il laissé faire?
Cette scène ubuesque s’est déroulée en 2013, lors d’un enregistrement de l’émission scientifique “Bang Goes Theory”. Le présentateur avait alors pris place sur un kart propulsé à pleine vitesse contre un poteau, pour les besoins du tournage, comme vous pouvez le revoir dans notre vidéo en tête d’article. Les collisions ont été effectuées en avant et en arrière deux fois chacune.
Des lésions à la colonne vertébrale et au cerveau
Le choc était d’une telle violence qu’il aurait provoqué des lésions à la colonne vertébrale et au cerveau de l’animateur, l’handicapant pour la suite de sa carrière. Il a par ailleurs expliqué souffrir de vertiges et problèmes psychologiques depuis cet accident.
“L’effet combiné” des blessures physiques et de sa réaction psychologique au crash test ont entraîné une déficience significative et limité son plaisir de vivre”, a estimé la juge, insistant sur le fait que les blessures avaient eu pour effet de “faire dérailler (s)a carrière réussie à la télévision”.
Le présentateur s’est vu attribuer la somme de 1,6 million de livres sterling (près de deux millions d’euros) au titre des dommages et intérêts. Une somme bien inférieure à celle qu’il réclamait initialement (4 millions de livres sterling).
La Haute Cour a insisté sur le fait que les responsabilités étaient partagées, soulignant d’ailleurs que le présentateur n’aurait pas dû accepter de prendre part à ce test. “On pourrait penser qu’une personne de son intelligence et de sa formation scientifique aurait pu apprécier le risque”, a expliqué la juge.
De son côté la BBC s’est défendue, avançant qu’elle avait activement demandé conseil et avait été avertie du danger. La chaîne a pris acte de la décision de justice. “Nous révisons constamment les mesures de sécurité sur le plateau et nous avons fait des ajustements suite à l’incident de 2013”, a précisé un porte-parole du média.
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