Le géant informatique américain Microsoft s’est engagé à maintenir en Europe toutes les données des clients européens de ses services de « cloud », donnant accès à des capacités informatiques en ligne, sur fond d’inquiétudes européennes face à la législation américaine sur les données. « Si vous êtes un client entreprise ou secteur public (...) nous vous permettrons de traiter et de stocker toutes vos données dans l’Union européenne (...) Nous n’aurons pas besoin de faire sortir vos données de l’UE », a affirmé dans un billet de blog Brad Smith, responsable des questions juridiques chez Microsoft.
Cette annonce concerne des services de Microsoft comme Azure (qui permet aux entreprises de se passer de serveurs physiques en utilisant via internet ceux de Microsoft), Office 365 (services en ligne de bureautique, courrier électronique, partage de documents, vidéoconférence, etc.) et Dynamics 365 (applications professionnelles). Elle sera complètement entrée en vigueur « d’ici la fin de l’année prochaine », a ajouté Brad Smith.
Les Européens s’inquiètent depuis plusieurs années du statut juridique des données qu’ils confient aux géants américains du cloud, comme Microsoft mais aussi Amazon ou Google, redoutant en particulier les intrusions des tentaculaires tribunaux américains.
Point d’orgue de cette inquiétude, la décision à l’été 2020 de la Cour européenne de justice d’invalider l’accord UE/USA dit « Privacy Shield » encadrant le transfert de données de part et d’autres de l’Atlantique. La Cour avait estimé que les données des Européens n’étaient pas suffisamment protégées contre les ingérences des services de sécurité américains, qui ne sont soumises à aucun contrôle ni recours. Il n’est toutefois pas certain que l’engagement de Microsoft suffise à dissiper totalement les craintes des Européens.