Little sister isn't watching you
FAITS DIVERS - BFMTV a lancé un compte spécial dédié aux faits divers sur TikTok, “Affaire suivante”. La Voix du Nord a également dévoilé un podcast sur la même thématique, “Affaires sonores”. Si les faits divers ont toujours fait partie des sujets largement abordés par les médias traditionnels, ils les déclinent désormais également sur les réseaux sociaux. Et ce n’est sans doute pas un hasard, car désormais youtubeurs et autres utilisateurs des plateformes ont pris l’habitude de raconter ces histoires de meurtres ou de disparitions.
Pourquoi est-ce que ces sujets enregistrent des centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux? Qu’y a-t-il de différent avec les nombreuses émissions de télévision qui reconstituent des faits divers? Le HuffPost LIFE a mené l’enquête, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessus.
Les faits divers sont l’un des sujets qui font facilement parler. À la boulangerie, entre collègues ou entre amis, il n’est pas rare de discuter de ce que l’on a appris sur telle ou telle affaire. ”Ça permet d’interagir avec beaucoup plus de personnes, que l’on ne connaît pas forcément”, indique au HuffPost LIFE, Lucie Jouvet, maîtresse de conférence en sociologie et en anthropologie. ”Ça permet également de constituer des liens sociaux avec ses congénères”.
Il suffit de regarder les commentaires sous les vidéos YouTube de “True Crime” (le nom donné aux contenus sur les faits divers). Victoria Charlton est l’une des youtubeuses francophones les plus suivies avec plus de 500.000 abonnés. Elle vient de faire paraître son second livre “Gardez l’oeil ouvert” aux éditions homme. Sous chacune de ses vidéos, il est possible de voir de nombreuses discussions de personnes donnant leurs avis ou partageant des informations plus précises sur un point en particulier en lien avec l’affaire évoquée.
“Ce sont des histoires qui touchent à l’être humain, à des éléments fondateurs de notre humanité, à notre société. Ça amène beaucoup à la réaction, à l’indignation envers le coupable, à l’émotion envers la victime”, précise au HuffPost LIFE, Bérénice Mariau, enseignante chercheuse en science de l’information et de la communication à l’Institut Catholique de Paris et au Celsa.
Ces nombreux commentaires sont facilités par la mise en scène imaginée par ces créateurs de contenu. Sur YouTube, sauf pour Victoria Charlton, il n’est pas rare de voir des décors spéciaux avec des objets faisant référence aux disparitions et aux meurtres. “On peut se permettre des détails glauques et c’est clairement annoncé sur ces chaînes avec des décors derrière avec des crânes par exemple”, détaille Bérénice Mariau.
En plus de la forme, le fond des vidéos est également travaillé. Victoria Charlton a un processus bien établi pour créer des vidéos chaque semaine. “Je vais m’installer dans ma caméra et je vais faire comme du storytelling. Je vais raconter l’affaire de bout en bout en incluant des photos et des vidéos d’archives, parfois même des témoignages des proches”, explique au HuffPost LIFE Victoria Charlton. La youtubeuse s’est spécialisée dans des affaires précises, comme les cas de disparition. Pour chaque cas, elle épluche les médias, lit des livres ou regarde des séries pour évoquer l’affaire dans les moindres détails.
Quant à l’intérêt de reparler de ces histoires, Victoria Charlton expliquer: “Je peux aider un peu avec ma chaîne, à donner de la visibilité à ces affaires”. Elle n’en oublie pas moins, ce que cela représente pour les proches des victimes. “On a tendance à oublier qu’il y a des vies derrière, il y a des familles en deuil qui souffrent énormément”, poursuit-elle.
La youtubeuse espère que les prochaines personnes à se lancer dans le “True Crime” le feront pour les bonnes raisons et non pas parce que c’est à la mode.
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Source, article complet : https://www.huffingtonpost.fr/entry/avec-leurs-videos-de-faits-divers-ces-nouveaux-detectives-passionnent-les-reseaux-sociaux_fr_6080165ce4b0e26a691b7c59
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