Deux jeunes hommes, poursuivis pour apologie du terrorisme après avoir placardé des affiches dans l'ancienne rue de "Charlie Hebdo", ont été relaxés

Deux jeunes hommes, poursuivis pour apologie du terrorisme après avoir placardé le 7 janvier des affiches "Charlie Hebdo. Entre nous, on l'a bien cherché." dans l'ancienne rue de l'hebdomadaire satirique cible d'attentats il y a six ans, ont été relaxés mercredi à Paris. Le 7 janvier dernier, jour de commémoration des attentats de Charlie Hebdo, Loïc C. placarde 12 affiches au Trocadéro et 12 dans la rue du Général-Appert, où se trouvaient les anciens locaux de l'hebdomadaire.

Sur ces affiches, écrites en majuscules et dans le style de la publication: "Charlie Hebdo. Entre nous, on l'a bien cherché.", suivi des mentions "Pas de panique, ce n'est qu'une affiche d'enculé" puis "Pour arrêter d'être un enculé: Faites-vous interner". Luc V., un étudiant de 19 ans, filme et photographie. Le tribunal a relaxé les deux hommes après avoir estimé que l'affiche ne constituait pas une apologie du terrorisme, les deux mentions ajoutées donnant "une connotation à notre sens satirique ou cynique". Le procureur avait requis des peines d'un an et trois mois de prison avec sursis.

Lors de l'audience, les deux prévenus aux casiers judiciaires vierges, l'air contrit et inquiet, se sont défendus de toute apologie du terrorisme. "J'ai créé les affiches et les ai apposées sur les locaux de Charlie Hebdo pour rendre hommage", a expliqué à la barre Loïc C., fondateur du mouvement des "Enculistes" qui se veut producteur de visuels subversifs. "+On l'a bien cherché+ je l'ai entendu des dizaines de fois, je trouve ça insupportable", a poursuivi le jeune homme de 26 ans, intérimaire dans l'agroalimentaire et originaire de la région lyonnaise. Pour son avocate, Tatiana Schneider, "prendre position sur ces affiches est une façon d'exorciser le traumatisme, une volonté de provoquer le débat, de prendre à partie ces personnes-là et leurs propos".

"Ces pitreries, avec ces messages ambigus", ajoutent de l'angoisse au climat dans lequel vivent désormais la rédaction "placée dans un bunker" et les journalistes dont "la vie est entre parenthèses", a répliqué Lorraine Gay, avocate de Charlie Hebdo, partie civile au procès, rappelant les salves de menaces de mort que subit la rédaction depuis des années. "Ma vision de la liberté d'expression est plus large que celle de la justice, je vais me contraindre à rester dans les clous", a confié à l'AFP Loïc C., "rassuré" par la décision. "C'est une belle victoire pour la liberté d'expression", a renchéri Me Schneider. "Une condamnation aurait été une ingérence disproportionnée et injustifiée".

Source, article complet : https://www.jeanmarcmorandini.com/article-456553-deux-jeunes-hommes-poursuivis-pour-apologie-du-terrorisme-apres-avoir-placarde-des-affiches-dans-l-ancienne-rue-de-charlie-hebdo-ont-ete-relaxes.html

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  • Publication : 01-04-2021 à 06:34
  • Révision : 15-09-2021 à 06:26
  • Consultation : 21-02-2024 à 21:14
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