Quatre mois de prison avec sursis requis contre deux militants de Génération identitaire, dont l'ancienne porte-parole du mouvement dissous, pour "provocation à la haine raciale" pour l'un et "injures publiques" pour l'autre

Quatre mois de prison avec sursis ont été requis à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) contre deux militants de Génération identitaire, dont l'ancienne porte-parole du mouvement dissous, pour "provocation à la haine raciale" pour l'un et "injures publiques" pour l'autre.

L'audience s'est tenue en l'absence des prévenus, la décision a été mise en délibéré au 9 septembre.

"Jérémie Piano travaille sur une campagne électorale dans le Nord et Anne-Thaïs d'Escufon a été retenue pour des raisons professionnelles", a indiqué à l'AFP leur avocat, Me Pierre-Vincent Lambert.

"C'est une procédure très particulière, la question porte sur la liberté d'expression politique", a souligné dans son réquisitoire le procureur de la République de Saint-Gaudens Christophe Amunzateguy, qui a également réclamé 4.000 euros d'amende pour chacun.

Le magistrat a expliqué pourquoi il avait retenu des infractions différentes contre les deux militants du mouvement d'ultradroite.

Ils avaient tous deux posté des vidéos sur Youtube, après une opération anti-migrants le 19 janvier au col du Portillon, à la frontière entre la France et l'Espagne.

Lors de cette opération, une trentaine de militants au volant de véhicules sérigraphiés "Défend Europe" avait déployé une banderole "No way". Une équipe était ensuite partie avec un drone pour "surveiller la frontière", avaient-ils affirmé.

Contre la porte-parole du mouvement, Anne-Thaïs du Tertre d'Escoeuffant, dite Thaïs d'Escufon, une étudiante toulousaine de 21 ans, le procureur a retenu une infraction d'injures.

Il a expliqué que la jeune femme avait "stigmatisé" les migrants dans une vidéo Youtube publiée le 21 janvier en affirmant qu'il était "scandaleux qu'un migrant puisse traverser la frontière".

Des propos qui caractérisent "ce passage de la frontière comme un danger, c'est une spéculation sur la notion de danger alors que rien n'est argumenté".

A l'encontre de Jérémie Piano, qui est également poursuivi dans un dossier similaire à Aix-en-Provence, le procureur a dénoncé "un appel à la révolte" et "la construction d'un discours stigmatisant".

Dans une autre vidéo Youtube de l'opération postée le 20 janvier, le jeune homme évoquait "une invasion migratoire", "des milliers de clandestins déjà en France" dont "probablement des voleurs, des violeurs et des terroristes en puissance".

"On a voulu poursuivre aux forceps car, au vu de la fureur médiatique c'était une provocation de trop", a lancé Me Lambert.

Pour l'avocat niçois, l'action au col du Portillon "faisait suite à l'attentat qui a couté la vie à Samuel Paty" et à celui "de la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice" ou trois personnes avaient été tuées.

Les poursuites contre ses clients font suite à la décision de Gérald Darmanin "de dissoudre le mouvement Génération identitaire". "La vérité c'est la criminalisation du discours anti-immigration", a-t-il conclu.

Génération identitaire a été dissous début mars. Le Conseil d'Etat a confirmé cette décision, estimant qu'elle était "proportionnée à la gravité des risques pour l'ordre public".

Source, article complet : https://www.jeanmarcmorandini.com/article-464632-quatre-mois-de-prison-avec-sursis-requis-contre-deux-militants-de-generation-identitaire-dont-l-ancienne-porte-parole-du-mouvement-dissous-pour-provocation-a-la-haine-raciale-pour-l-un-et-injures-publiques-

Informations
sur cette page
  • Publication : 18-06-2021 à 11:39
  • Révision : 15-09-2021 à 06:26
  • Consultation : 28-03-2024 à 15:05
  • Création : 18-06-2021 à 11:39
  • Indice de contenu : 3627
  • Status : OK
  • Statistiques : 58 affichages
  • Référence : S32043
  • Référenceur : Giacomo Binoche